Rimbaud

                                                       J’ai embrassé l’aube d’été.

                                                       (Ho abbracciato l’alba d’estate)

Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route
du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes
se levèrent sans bruit.

Alba in Giappone

Alba in Giappone

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.
A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,
je la chassais.

En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu
son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.

Paul Cézanne- Paesaggio vicino a Parigi

Paul Cézanne- Paesaggio vicino a Parigi

 

Arthur Rimbaud (1854-1891)

Si può abbracciare l’alba? Un poeta può, e descrive le sensazioni in una calda alba d’estate. Abbiamo tradotto solo il titolo, perché -soprattutto per la poesia lirica-tradurre è tradire. Poesia di bellezza sublime.

 Alba sulle Crete Senesi

Alba sulle Crete Senesi

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