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Quarta Udienza Pubblica
Le mardi 27 février, dans la même salle.
(Martedì 27 febbraio, nella stessa sala)
L’ÉVÊQUE. – Nous requérons Jeanne de prêter serment de dire vérité sur ce qui touche le procès.
(Noi pretendiamo che Jeanne giuri di dire la verità su ciò che concerne il processo)
JEANNE. – Volontiers je jurerais de dire vérité sur ce qui touche le procès, mais non pas sur tout ce que je sais.
(Io giurerei volentieri di dire la verità su ciò che concerne il processo, ma non su tutto ciò che io so)
L’ÉVÊQUE. – Nous vous requérons de jurer de répondre vérité sur tout ce qui vous sera demandé.
(Noi vi chiediamo di giurare di rispondere con la verità a che ciò che qui vi sarà chiesto)
JEANNE. – Volontiers je jurerais de dire vérité sur ce qui touche le procès, mais non pas sur tout ce que je sais. Vous devez être content : j’ai assez juré.
(Giurerei volentieri di dire la verità su ciò che concerne il processo, ma non su tutto ciò che so. Dovete essere contento: ho giurato abbastanza)
L’ÉVÊQUE. – Que maître Jean Beaupère interroge Jeanne.
(Che il Signor Beaupère interroghi Jeanne)
(Nota 1- Cauchon, il vescovo, lascia che a sbrigarsela sia Jean Beaupère, dottore in sacra teologia!)
JEAN BEAUPÈRE. – Comment vous êtes-vous portée depuis samedi dernier ?
(Come siete stata da sabato ?)
(Nota 2 – Cioé dall’ultima udienza ; Vedere articoli precedenti)
JEANNE. – Vous voyez bien comme je me suis portée. Je me suis portée le mieux que j’ai pu. (Sapete bene come sono stata : sono stata come meglio potevo)
JEAN BEAUPÈRE. – Jeûniez-vous tous les jours de ce carême ?
(Avete digiunato nei giorni di questa Quaresima ?)
(Nota 3 – Beaupère dovrebbe sapere che è illegittimo far digiunare un prigioniero, ed era ovviamente illegittimo anche nel XV secolo!)
JEANNE. – Cela est-il de votre procès ?
(Ciò ha a che fare con il vostro processo ?)
(Nota 4 – Di nuovo, Jeanne da una lezione di procedura al borioso <Docteur en sacrée Theologie>!)
JEAN BEAUPÈRE. – Oui, cela sert au procès.
(Sì, ciò serve al processo)
JEANNE. – Oui, vraiment, j’ai toujours jeûné durant ce carême.
(Sì, per la verità, ho sempre digiunato durante questa Quaresima)
( Nota 5 – Jeanne ha ragione : lei è prigioniera in una prigione inglese, e non ecclesiastica. Dunque, nessuno, e perciò neanche Beaupère, può farle domande di argomento religioso!)
JEAN BEAUPÈRE. – Depuis samedi, avez-vous ouï la voix qui vient à vous ?
(Dopo sabato, avete udito la voce che viene a voi ?)
JEANNE. – Oui, vraiment, je l’ai ouïe beaucoup de fois.
(Sì, davvero, l’ho sentita molte volte)
JEAN BEAUPÈRE. – Ce samedi, l’avez-vous ouïe en cette salle où on vous interrogeait ? . (Sabato, l’avete sentita in questa sala dove venivate interrogata ?)
JEANNE. – Ce n’est point de votre procès.
(Ciò non riguarda il vostro processo)
(Nota 6 – Jeanne continua a dire <il vostro> processo, in tono di disprezzo!)
JEAN BEAUPÈRE. – Cela sert au procès.
(Ciò riguarda il processo)
JEANNE. – Oui, vraiment, je l’ai ouïe.
(Sì, l’ho davvero sentita)
JEAN BEAUPÈRE. – Que vous a dit la voix samedi ?
(Che cosa vi ha detto la voce, sabato ?)
JEANNE. – Je ne la comprenais pas bien, et ne comprenais chose que je vous puisse répéter jusqu’au retour en ma chambre.
(Non capivo bene, e non capivo niente di preciso, finché non sono andata nella mia stanza))
JEAN BEAUPÈRE. – Que vous a dit la voix quand vous fûtes retournée en votre chambre ?
(Che cosa vi ha detto la voce, quando siete tornata in camera ?)
JEANNE. – Elle m’a dit que je vous répondisse hardiment. Je lui ai demandé conseil sur les questions que vous me poseriez. Ce que j’aurai congé de Notre-Seigneur de révéler, je le dirai volontiers. Mais ce qui touche les révélations concernant le roi de France, je ne le dirai pas sans congé de ma voix.
(Mi ha detto di rispondervi con coraggio. Ho chiesto consiglio sulle cose che mi avreste chiesto. Ciò che Nostro Signore mi ha consentito di rivelarvi, ve lo dirò senz’altro. ma ciò che riguarda le rivelazioni concernenti il re di Francia, non le dirò prima di aver chiesto il permesso alle mie apparizioni)
JEAN BEAUPÈRE. – La voix vous a-t-elle défendu de dire tout ?
(La voce vi ha proibito di dire tutto ?)
JEANNE. – Je ne l’ai pas bien comprise.
(Non l’ho ben capito)
JEAN BEAUPÈRE. – Que vous a dit la voix en dernier lieu ?
(In fin dei conti, che cosa vi ha detto la voce ?)
(Nota 7 – Il “teologo” chiede l’impossibile, cioè che Jeanne dica, sotto giuramento, ciò che Le è stato rivelato dalla Voce. Impossibile, perché l’interrogante non ha modo di verificare le risposte di Jeanne)
JEANNE. – Je lui ai demandé conseil sur aucunes choses qu’on m’avait demandées.
(Ho domandato consiglio su alcune cose che mi erano state chieste)
JEAN BEAUPÈRE. – Vous a-t-elle donné conseil sur ces choses ?
(E vi è stato dato, questo consiglio ?)
JEANNE. – Sur aucuns points, j’ai eu conseil ; et sur aucuns on pourra me demander réponse, sur quoi je ne répondrai pas sans congé. Et si je répondais sans congé par aventure, je n’aurais pas les voix “en garant”. Quand j’aurai congé de Notre-Seigneur, je ne craindrai pas de parler, car j’aurai un bon garant.
(Su alcune cose, ho avuto consiglio ; e su altri, mi potrete fare domande, ma io non vi risponderò senza autorizzazione – della voce-. Se per caso, io rispondessi senza essere autorizzata, le apparizioni non potrebbero farmi da garante. Quando avrò il permesso da Nostro Signore, non avrò paura di parlare, perché avrò un buon garante)
JEAN BEAUPÈRE. – Était-ce voix d’ange qui vous parlait, voix de saint, de sainte, ou de Dieu sans intermédiaire ?
(Era un santo, una santa, o Dio senza intermediari, a parlarvi ?)
JEANNE. – C’est la voix de sainte Catherine et de sainte Marguerite. Et leurs figures sont couronnées de belles couronnes moult richement et moult précieusement. Et sur cela j’ai congé de Notre-Seigneur. Si sur cela vous avez un doute, envoyez à Poitiers où autrefois j’ai été interrogée.
(La voce di Santa Caterina, e di Santa Margherita. Le loro figure sono adorne di corone ricche e preziose. Ciò posso dire, per ordine di Nostro Signore. Se avete qualche dubbio al riguardo, informatevi a Poitiers o negli altri posti dove già sono stata interrogata)
JEAN BEAUPÈRE. – Comment savez-vous que ce sont ces deux saintes ? Les connaissez-vous l’une d’avec l’autre ?
(Come sapete che sono due Sante ? Le sapete distinguere?)
JEANNE. – Je sais bien que ce sont elles, et je les connais bien l’une de l’autre.
(So che sono loro, e le so distinguere)
JEAN BEAUPÈRE. – Comment les connaissez vous l’une de l’autre ?
(Come mai le sapete distinguere ?)
JEANNE. – Je les connais par le salut qu’elles me font. Il y a sept ans passés qu’elles m’ont prise pour me gouverner. Je les connais parce qu’elles se nomment à moi.
(Le riconosco perché mi salutano : da sette anni mi hanno preso sotto la loro protezione. Le riconosco perché si presentano a me)
JEAN BEAUPÈRE. – Les deux saintes sont-elles vêtues d’un même drap ?
(Le due sante sono vestite allo stesso modo ?)
JEANNE. – Je ne vous en dirai maintenant autre chose. Je n’ai pas congé de vous le révéler. Et si vous ne me croyez, allez à Poitiers ! D’ailleurs il y a des révélations qui vont au roi de France et non pas à ceux qui m’interrogent.
(Non vi dirò altro, perché non mi è consentito. Se non mi credete, andate a Poitiers. Del resto, alcune rivelazioni sono per il Re di Francia, e non ai miei accusatori)
JEAN BEAUPÈRE. – Les saintes sont-elles du même âge ?
(Le sante hanno la stessa età ?)
(Nota 8 – Che importanza può avere, ai fini del processo, se le due Sante sono/appaiono coetanee?)
JEANNE. – Je n’ai pas congé de vous le dire.
(Non sono autorizzata a dirlo)
JEAN BEAUPÈRE. – Parlent-elles ensemble ou l’une après l’autre ?
(Parlano insieme, o separatamente ?)
JEANNE. – Je n’ai pas congé de vous le dire, et toutefois j’ai tous les jours conseil de toutes deux. (Non sono autorizzata a dirlo, e tuttavia ho il consiglio di entrambe)
(Nota 9 – Senza volerlo, Jean Beaupère ci ha consegnato uno dei più straordinari documenti sull’intervento di Dio nella Storia)
JEAN BEAUPÈRE. – Laquelle des deux apparut la première ?
(Quale delle due si presenta per prima ?)
JEANNE. – Je ne les ai pas connues si tôt. Je l’ai bien su aucunes fois, mais je l’ai oublié. Si j’en ai congé, je vous le dirai volontiers. Cela est mis en un registre à Poitiers. J’ai eu aussi confort de saint Michel.
(Non l’ho capito subito. Qualche volte l’ho capito, altre, no. Se mi autorizzano, ve lo dirò volentieri. L’ho già dichiarato a Poitiers. Ho anche avuto il conforto di San Michele)
JEAN BEAUPÈRE. – Laquelle desdites apparitions vous vint la première ?
(Qual è stata la prima apparizione ?)
JEANNE. – Ce fut saint Michel.
(Quella di San Michele)
JEAN BEAUPÈRE. – Y a-t-il beaucoup de temps passé depuis que vous eûtes pour la première fois la voix de saint Michel ?
(E’ passato molto tempo dall’apparizione di San Michele ?)
JEANNE. – Je ne vous nomme point la voix de saint Michel, mais vous parle du grand confort. (Qui non sto parlando della voce di San Michele, ma del grande conforto che mi ha dato)
JEAN BEAUPÈRE. – Quelle fut la première voix qui vint à vous, quand vous étiez en l’âge de treize ans ou environ ?
(Quale voce avete sentito per prima, all’età di circa tredici anni ?)
JEANNE. – Ce fut saint Michel que je vis devant mes yeux, et il n’était pas seul, mais était bien accompagné d’anges du ciel. Je ne vins en France que du commandement de Dieu.
(San Michele mi apparve per primo, accompagnato dagli Angeli del cielo. Sono venuta in Francia – vedi cartina geo-politica – solo perché Dio me lo ha ordinato)
JEAN BEAUPÈRE. – Avez-vous vu saint Michel et les anges corporellement et réellement ? (Avete visto San Michele e gli Angeli in corpo e cioè realmente ?)
JEANNE. – Je les vis de mes yeux corporels, aussi bien que je vous vois. Et quand ils se partaient de moi, je pleurais ; et j’eusse bien voulu qu’ils m’emportassent avec eux.
(Ho visto loro con i miei occhi, con i quali adesso sto vedendo voi. Quando si allontanavano da me, avrei voluto che mi portassero con sé)
JEAN BEAUPÈRE. – En quelle figure était saint Michel ?
(Come appariva San Michele ?)
JEANNE. – II n’y a pas encore de réponse pour vous là-dessus, et je n’ai point encore congé de le dire.
(Non posso ancora rispondere a questa domanda, perchè non sono autorizzata a farlo)
JEAN BEAUPÈRE. – La première fois, que vous dit saint Michel ?
(Quando è apparso per la prima volta, cosa vi ha detto San Michele ?)
JEANNE. – Vous n’en aurez encore aujourd’hui réponse. Mes voix m’ont dit de vous répondre hardiment. J’ai bien dit à mon Roi une fois tout ce qui m’avait été révélé, car cela le concernait. Mais je n’ai point congé de vous révéler encore ce que saint Michel m’a dit. Je voudrais bien que vous qui m’interrogez vous eussiez copie de ce livre qui est à Poitiers, pourvu qu’il plaise à Dieu. (A questa domanda non rispondo. Le voci mi hanno detto di rispondere con coraggio. Ho detto al mio Re tutto ciò che mi era stato rivelato, perché lo riguardava. Ma non posso dire a voi ciò che mi ha detto San Michele. Vorrei che voi che mi interrogate aveste una copia del libro che a Poitiers, a Dio piacendo)
(Nota 10 – L’interrogante vuole che Jeanne riveli segreti militari. Lei capisce il tranello, e da queste risposte interlocutorie e/o evasive. Il libro di Poitiers è il verbale degli interrogatori che lì Jeanne aveva già subito)
JEAN BEAUPÈRE. – Les voix vous ont-elles dit de ne point dire vos révélations sans leur congé ? ( Le voci vi hanno detto di non parlare senza loro autorizzazione ?)
JEANNE. – Encore ne vous en réponds point ; et sur ce dont j’aurai congé, je répondrai volontiers. Si les voix me l’ont interdit, je ne l’ai pas bien compris.
(Non rispondo su ciò. Risponderò su ciò su cui avrò l’autorizzazione. Non ho ben capito se le voci me lo hanno proibito)
JEAN BEAUPÈRE. – Quel signe donnez-vous que vous ayez cette révélation de par Dieu, et que ce soient saintes Catherine et Marguerite qui vous parlent ?
(Che prova date che si tratta davvero di Santa Caterina e di Santa Margherita ?)
(Nota 11 – “Allora i Giudei presero la parola e gli dissero: «Quale segno ci mostri per fare queste cose?».(Giovanni, 2:18)
JEANNE. – Je vous l’ai assez dit que ce sont saintes Catherine et Marguerite ; et croyez-moi si vous voulez !
(Vi ho già detto che sono le Sante Caterina e Margherita; e credetemi, se volte!)
JEAN BEAUPÈRE. – Vous est-il défendu de le dire ?
(Vi è proibito di rivelarlo ?)
JEANNE. – Je n’ai pas encore bien compris si cela m’est défendu ou non.
(Non ho capito bene se mi è proibito o no)
(Nota 12 – Jeanne ha capito che gli accusatori vogliono, o potrebbero, forzarla a dire il contenuto delle apparizioni, e quindi comincia a tergiversare)
JEAN BEAUPÈRE. – Comment savez-vous faire la distinction que sur aucuns points vous répondrez et sur aucuns autres non ?
(Come fate a capire le cose che potete e quelle che non potete dire ?)
JEANNE. – Sur aucuns points j’ai demandé congé de répondre, et sur aucuns je l’ai. J’aimerais mieux être tirée à quatre chevaux qu’être venue en France sans congé de Dieu.
(Su alcune cose ho chiesto il permesso di parlare, e l’ho avuto. Ma preferirei essere squartata da quattro cavalli, che essere venuta in Francia senza una missione da parte di Dio)
(Nota 13 – Jeanne torna a parlare in termini apocalittico-messianici, piuttosto che assecondare la malsana dialettica di Beaupère!)
JEAN BEAUPÈRE. – Dieu vous a-t-il prescrit de prendre habit d’homme ?
(Dio vi ha proibito di vestirvi da uomo ?)
JEANNE. – L’habit, c’est peu, la moindre chose. Mais n’ai pris cet habit d’homme par le conseil d’homme au monde. Je n’ai pris cet habit et n’ai rien fait, fors par commandement de Dieu et de ses anges.
(L’abito è poco, non è niente. Ma io non ho indossato abiti da uomo su suggerimento di uomo. Ho indossato quest’abito, e ho fatto ciò che ho fatto, solo e soltanto su comando di Dio)
JEAN BEAUPÈRE. – Vous semble-t-il que ce commandement fait à vous de prendre habit d’homme soit licite ?
(Vi sembra lecito un ordine che vi consente di vestirvi da uomo ?)
JEANNE. – Tout ce que j’ai fait, est par le commandement du Seigneur. Et s’il me prescrivait d’en prendre un autre, je le prendrais, puisque ce serait par le commandement de Dieu.
(Tutto ciò che ho fatto, è stato per comandamento divino. Se Dio mi ordinasse di prendere un altro vestito, lo farei, perché sarebbe il Suo comandamento)
JEAN BEAUPÈRE. – L’avez-vous fait par ordre de Robert de Baudricourt ?
(L’avete fatto su ordine di Robert de Baudricourt ?)
JEANNE. – Non.
(No)
JEAN BEAUPÈRE. – Croyez-vous avoir bien fait en prenant habit d’homme ?
(Credete di aver fatto cosa buona, vestendovi da uomo ?)
JEANNE. – Tout ce que j’ai fait par commandement du Seigneur, je crois l’avoir bien fait, et j’en attends bon garant et bon secours.
(Tutto ciò che ho fatto, l’ho fatto per ordine di Dio, e da Lui mi aspetto protezione e soccorso)
La Quarta Udienza Continua