Seconda parte dedicata alla Sesta Udienza Pubblica del Processo a Santa Giovanna d’Arco. Per le precedenti, puoi risalire a ritroso, attraverso il link seguente .
JEANNE. – Je vis à Arras une peinture en la main d’un Écossais, et y avait la semblance de moi toute armée ; et je présentais une lettre à mon Roi, et étais agenouillée d’un genou. Oncques ne vis ni fis faire autre image ou peinture à ma semblance.
(Ad Arras vidi un ritratto nelle mani di uno Scozzese. In esso, io ritratta, armata di tutto punto, e nell’atto di presentare una lettera al mio Re, inginocchiata su un solo ginocchio. Mai ho visto, né mai ho fatto fare ritratti o dipinti con la mia effigie)
L’ÉVÊQUE. – Chez votre hôte, à Orléans, n’y avait-il point un tableau, où il y avait trois femmes peintes, et écrit : Justice, Paix, Union ?
(In casa del vostro ospitante, a Orléans, non c’era forse un quadro con tre donne dipinte, e con la scritta : Giustizia, Pace e Unità ?)
JEANNE. – Je n’en sais rien.
(Non ne so niente)
L’ÉVÊQUE. – Ne savez-vous point que ceux de votre parti aient fait faire service, messe, oraison pour vous ?
(Non sapete per caso se qualcuno della vostra parte abbia fatto celebrare una funzione, una messa, o dire delle preghiere per voi ?)
JEANNE. – Je n’en sais rien. S’ils ont fait faire service, ils ne l’ont point fait par mon commandement. Et s’ils ont prié pour moi, m’est avis qu’ils ne font point de mal.
(Non ne so niente. Se lo hanno fatto, non l’hanno certo fatto per mio ordine. Se poi hanno pregato per me, non credo che abbiano fatto del male a qualcuno)
L’ÉVÊQUE. – Ceux de votre parti croient-ils fermement que vous soyez envoyée de par Dieu ? (Quelli della vostra parte credono davvero che voi siete inviata da Dio ?)
JEANNE. – Ne sais s’ils le croient, et m’en attends à leur cœur ; mais s’ils ne le croient, pourtant je suis envoyée de par Dieu.
(Non so se lo credono, e mi rimetto al loro cuore : ma anche se non lo credono, io sono mandata da Dio)
(Nota 25 – Chiamare un falso testimone, fargli dire alcune cose contro Jeanne, che così verrebbe smentita pubblicamente. Perciò J. risponde: <Anche se non ci credono, io sono mandata da Dio>. Punto)
L’ÉVÊQUE. – Pensez-vous que, en croyant que vous êtes envoyée de par Dieu, ils aient bonne croyance ?
(Ritenete voi che, credendo che voi siete inviata da Dio, loro credano bene ?)
JEANNE. – S’ils croient que je suis envoyée de par Dieu, ils ne sont point abusés.
(Se credono che io sia inviata da Dio, non esagerano)
L’ÉVÊQUE. – Saviez-vous point le sentiment de ceux de votre parti quand ils vous baisaient les pieds et les mains, et vos vêtements.
(Eravate consapevole del sentimento di quelli della vostra parte, quando vi baciavano le mani e i piedi, e i vestiti ?)
(Nota 26 – Un’altra possibile accusa del tremendo C.: idolatria!)
JEANNE. – Beaucoup de gens me voyaient volontiers, et ils baisaient mes vêtements le moins que je pouvais. Mais venaient les pauvres gens volontiers à moi, parce que je ne leur faisais point de déplaisir, mais les supportais à mon pouvoir.
(Molti mi vedevano con piacere, e facevo baciare i miei vestiti il meno che potevo. Ma i poveri venivano volentieri a trovarmi, e ciò non dispiaceva loro, ma li associavo al mio potere)
L’ÉVÊQUE. – Quelle révérence vous firent ceux de Troyes à l’entrée?
(Quale omaggio vi fecero gli abitanti di Troyes all’ingresso ?)
JEANNE. – Ils ne m’en firent point. À mon avis, frère Richard entra avec eux à Troyes. Mais je ne suis point souvenante si je le vis à l’entrée.
(Nessuno. Ma fu Fra’ Richard che fece l’ingresso con loro a Troyes. Quanto a me, non ricordo di averli visti al mio ingresso)
L’ÉVÊQUE. – Ne fit-il point de sermon à l’entrée, lors de votre venue ?
(Non pronunciò un sermone all’entrata, quando siete arrivata?)
JEANNE. – Je ne m’y arrêtai guère, et n’y couchai oncques. Quant au sermon, je n’en sais rien. (Né mi sono fermata, né ho pernottato. Quanto al sermone, non ne so niente)
L’ÉVÊQUE. – Fûtes-vous beaucoup de jours à Reims ?
(Siete rimasta molti giorni a Reims ?)
JEANNE. – Je crois que nous y fûmes quatre ou cinq jours.
(Credo, quattro o cinque giorni)
L’ÉVÊQUE. – N’avez-vous point levé d’enfant aux fonts baptismaux ?
(Avete portato dei bambini al battesimo ?)
JEANNE. – À Troyes j’en levai un. Mais de Reims je n’en ai point de mémoire, ni de Château-Thierry. J’en levai deux aussi à Saint-Denis. Et volontiers mettais nom aux fils Charles, pour l’honneur de mon Roi, et aux filles Jeanne. Et aucunes fois, selon ce que les mères voulaient.
(A Troyes, uno. Nessuno, che io ricordi, a Reims, e nessuno a Château-Thierry. Due a Saint-Denis. Volentieri misi ai bambini il nome di battesimo Charles, in onore del mio Re; e Jeanne, alle bambine. E altre volte, il nome che le madri volevano)
L’ÉVÊQUE. – Les bonnes femmes de la ville touchaient-elles leurs anneaux à l’anneau que vous portiez ?
(Le donne della città toccavano il vostro, con i loro anelli ?)
JEANNE. – Maintes femmes ont touché à mes mains et à mes anneaux, mais je ne sais point leur cœur et intention.
(Parecchie volte, le donne toccarono le mie mani e i miei anelli, ma non so per quale intenzione o sentimento)
L’ÉVÊQUE. – Quels furent ceux de votre compagnie qui prirent papillons en votre étendard devant Château-Thierry ?
(Quali dei vostri andarono a caccia di farfalle, con il vostro stendardo, davanti a Château-Thierry ?)
JEANNE. – Ce ne fut oncques fait ou dit dans notre parti. Mais ceux du parti de deçà l’ont fait, et ils l’ont inventé.
(Nessuno della mia parte ha fatto ciò, ma quelli della parte avversa, e l’hanno inventato)
L’ÉVÊQUE. – Que fîtes-vous à Reims des gants avec lesquels votre Roi fut sacré ?
(Cosa avete fatto a Reims dei guanti con i quali il vostro Re fu consacrato ?)
JEANNE. – II y eut une livrée de gants pour bailler aux chevaliers et nobles qui là étaient. Et il y en eut un qui perdit ses gants. Mais je ne dis point que je les ferais retrouver.
(Ci fu una livrea di guanti da ballo per i cavalieri e i nobili che erano colà. Ci fu uno che perdette i guanti. Ma non dissi che li avrei fatti ritrovare)
L’ÉVÊQUE. – Qui portait votre étendard à Reims ?
(Chi portava i vostro stendardo a Reims ?)
JEANNE. – Mon étendard fut en l’église de Reims, et me semble que mon étendard fut assez près de l’autel. Moi-même je l’y tins un peu, et ne sais point que frère Richard le tint.
(Il mio stendardo fu nella chiesa di Reims, mi sembra presso l’altare. Io stessa ve lo tenni lì per un po’, e non so che Fra’ Richard lo tenne)
L’ÉVÊQUE. – Quels furent ceux de votre compagnie qui prirent papillons en votre étendard devant Château-Thierry ?
(Quali dei vostri andarono a caccia di farfalle, con il vostro stendardo, davanti a Château-Thierry ?)
JEANNE. – Ce ne fut oncques fait ou dit dans notre parti. Mais ceux du parti de deçà l’ont fait, et ils l’ont inventé.
(Nessuno della mia parta ha fatto ciò, ma quelli della parte avversa, e l’hanno inventato)
L’ÉVÊQUE. – Que fîtes-vous à Reims des gants avec lesquels votre Roi fut sacré ?
(Cosa avete fatto a Reims dei guanti con i quali il vostro Re fu consacrato ?)
JEANNE. – II y eut une livrée de gants pour bailler aux chevaliers et nobles qui là étaient. Et il y en eut un qui perdit ses gants. Mais je ne dis point que je les ferais retrouver.
(Ci fu una livrea di guanti da ballo per i cavalieri e i nobili che erano colà. Ci fu uno che perdette i guanti. Ma non dissi che li avrei fatti ritrovare)
L’ÉVÊQUE. – Qui portait votre étendard à Reims ?
(Chi portava i vostro stendardo a Reims ?)
JEANNE. – Mon étendard fut en l’église de Reims, et me semble que mon étendard fut assez près de l’autel. Moi-même je l’y tins un peu, et ne sais point que frère Richard le tint.
(Il mio stendardo fu nella chiesa di Reims, mi sembra presso l’altare. Io stessa ve lo tenni lì per un po’, e non so che Fra’ Richard lo tenne)
L’ÉVÊQUE. – Quand vous alliez parle pays, receviez-vous souvent le sacrement de confession et de l’autel quand vous teniez es bonnes villes ?
(Andando in giro, vi confessaste e comunicaste in questi paesi ?)
JEANNE. – Oui, aucunes fois.
(Sì, qualche volta)
L’ÉVÊQUE. – Receviez-vous lesdits sacrements en habit d’homme ?
(Eravate vestita da uomo ?)
JEANNE. – Oui, mais n’ai point mémoire de les avoir reçus en armes.
(Sì, ma non ero in armi)
L’ÉVÊQUE. – Pourquoi avez-vous pris la haquenée de l’évêque de Senlis ?
(Perché avete preso il cavallo da sella del vescovo di Senlis ?)
JEANNE. – Elle fut achetée deux cents saluts. S’il les eut ou non, je ne sais. Mais il en eut assignation, ou il en fut payé. D’ailleurs je lui écrivis qu’il la aurait s’il voulait, et que je ne la voulais point, et qu’elle ne valait rien pour souffrir peine.
(Fu comprato per duecento soldi. Non so se <il vescovo> li abbia avuti. Ma gli furono assegnati, oppure fu pagato. Del resto, gli scrissi che poteva aver indietro il cavallo, se lo voleva, perché io non lo volevo, e che comunque il cavallo non valeva affatto che si altercasse per esso)
L’ÉVÊQUE. – Quel âge avait l’enfant que vous avez visité à Lagny?
(Che età aveva il bambino che avete visitato a Lagny ?)
JEANNE. – L’enfant avait trois jours. Il fut apporté à Lagny devant l’image de Notre Dame. Et il me fut dit que les pucelles de la ville étaient devant Notre Dame, et que je voulusse aller prier Dieu et Notre Dame qu’ils lui veuillent donner vie. J’y allai, et priai avec les autres. Finalement il apparut vie, et il bâilla trois fois, et puis fut baptisé, et aussitôt mourut, et fut enterré en terre sainte. Or il y avait trois jours, comme l’on disait, qu’en l’enfant la vie n’avait apparu, et il était noir comme ma cotte. Mais quand il bâilla, la couleur lui commença à revenir. Et j’étais avec les pucelles à genoux devant Notre Dame à faire ma prière.
(Tre giorni, e fu portato davanti all’immagine di Notre Dame. Mi dissero che le donne della città erano davanti a Notre Dame, e mi chiesero se volevo andare a pregare Dio e la Madonna per la grazia della vita. Ci andai e pregai con gli altri. Infine <il bambino> sembrò vivo, si mosse tre volte, fu battezzato, e subito dopo morì, e fu sepolto in luogo consacrato: da tre giorni, si diceva, il bambino non dava segni di vita, ed era nero come il mio vestito. Ma quando si mosse, il colore sembrò ritornargli. Io ero in ginocchio con le altre donne, a pregare la Madonna)
(Nota 27 – Prima C. aveva cercato di insinuare il dubbio che J. manifestasse poteri soprannaturali. Ora, l’interrogante cerca di dimostrare che l’imputata non ha alcun potere straordinario. Ammesso che le due cose possano avere una qualche relazione con il processo, C. dimostra di non aver scelto la strategia accusatoria, e ondeggia da un estremo all’altro. Da notare, infine, che J. – nella risposta a questa stranissima domanda – tradisce il proprio scarso grado di cultura, perché usa termini molto approssimativi e imprecisi)
Nel prossimo articolo, il 17°, si conclude la Sesta e ultima Udienza Pubblica del Processo. Seguiranno le Udienze Segrete, che saranno trattate negli articoli a partire dal 19°. Continua