Le jeudi 22 février, dans la salle de parement.
Seconda Udienza Pubblica
Giovedì 22 Febbraio 1431 – Sala delle Udienze
Termine della Seconda Udienza Pubblica
JEAN BEAUPÈRE. – En quel habit étiez-vous, quand vous êtes partie de Vaucouleurs ? Où êtes-vous allée ?
(Come eravate vestita, quando avete lasciato Vancoulers? Dove siete andata?) (Nota 1 – Le armi dell’accusa devono essere scarse, se le domande continuano a riguardare l’abbigliamento di Jeanne!)
JEANNE. – À mon départ de ladite ville de Vaucouleurs, étant en habit d’homme, portant une épée que m’avait baillée ledit Robert de Baudricourt, sans autres armes, accompagnée d’un chevalier, d’un écuyer, et de quatre serviteurs, je gagnai la ville de Saint-Urbain et passai la nuit en l’abbaye. En ce voyage, je passai par la ville d’Auxerre, et j’ouïs messe en la grande église. Alors j’avais fréquemment mes voix, avec celle dont j’ai déjà fait mention.
(Alla mia partenza, ero vestita da uomo, avevo una spada che mi era stata data dal predetto Robert de Baudricort, senza altre armi. Ero accompagnata da un cavaliere, da uno scudiero, e da quattro servitori. Raggiunsi la città di Saint-Urbain e passai la notte nell’abbazia. Durante il viaggio, attraversai la città di Auxerre, e sentii la Messa nella chiesa grande. Allora sentivo spesso le voci, insieme a quella di cui ho parlato prima)
JEAN BEAUPÈRE. – Par le conseil de qui avez-vous pris habit d’homme ?
(Chi vi aveva consigliato di vestirvi da uomo ?)
JEANNE. – Passez outre.
(Andate avanti)
UN ASSESSEUR. – Nous vous requérons de nous dire par le conseil de qui vous avez pris habit d’homme.
(Vi chiediamo di nuovo di dirci chi vi aveva consigliato di vestirvi da uomo)
(Nota 2 – Prima JEAN BEAUPÈRE, ora un Assesseur, cioè un giudice popolare, ripetono la stessa domanda sull’abbigliamento di Jeanne, che ha tutto, meno che un rilievo penale)
JEANNE. – Passez outre.
(Andate avanti)
JEAN BEAUPÈRE. – Qui vous l’a conseillé ?
(Chi ve l’ha dunque consigliato ?)
JEANNE. – De cela je ne charge homme quelconque.
(Di ciò non incolpo nessuno)
JEAN BEAUPÈRE. – Que vous dit Robert de Baudricourt lors de votre départ ?
(Cosa vi disse Robert de Baudricort, in occasione della vostra partenza ?)
JEANNE. – Ledit Robert de Baudricourt fît jurer à ceux qui me conduisaient de me conduire bien et sûrement. Et Robert me dit, à moi, au moment que je le quittai : “Va, va, et advienne ce qu’il pourra advenir ! ”
(Il predetto Robert de Beaudricort fece giurare a quelli che mi accompagnavano, di farlo bene e per la mia sicurezza. E Robert mi disse, proprio a me, al momento che io mi congedavo da lui:”Va’, va’, e accada ciò che deve!”).
JEAN BEAUPÈRE. – Que savez-vous du duc d’Orléans ?
(Cosa sapete del dica d’Orléans ?)
JEANNE. – Je sais bien que Dieu chérit le duc d’Orléans. Et j’ai eu sur lui plus de révélations que sur homme vivant, excepté sur mon Roi.
(So che Dio predilige il duca d’Orléans. E io su di lui ho avuto più rivelazioni che su ogni altro uomo vivente, eccetto il mio Re)
JEAN BEAUPÈRE. – Pourquoi avez-vous quitté l’habit de femme ?
(Perché avete smesso gli abiti da donna ?)
(Nota 3 – Continua la farsesca insistenza degli accusatori sull’abbigliamento di Jeanne!)
JEANNE. – II fallait bien que je changeasse mon habit pour habit d’homme. Je crois que mon conseil m’a bien dit.
(Dovevo vestirmi da uomo. Credo che la mia decisione sia stata buona)
JEAN BEAUPÈRE. – Comment êtes-vous arrivée près de celui que vous nommez votre Roi ? (Come siete giunta al cospetto di colui che voi chiamate il vostro Re ?)
JEANNE. – J’allais jusqu’à mon Roi sans empêchement. Comme j’étais arrivée à Sainte-Catherine de Fierbois, alors j’envoyai d’abord à mon Roi. Puis j’allais à la ville de Château-Chinon où était mon Roi. J’y arrivai environ l’heure de midi, et me logeai en une hôtellerie. Après dîner, j’allai vers mon Roi qui était dans le château. Quand j’entrai dans la chambre du Roi, je le reconnus entre les autres par le conseil de ma voix qui me le révéla. Je lui dis que je voulais aller faire la guerre contre les Anglais.
(Arrivai senza ostacoli da lui. Appena arrivata a Sainte-Catherine de Fierbois, mandai un messaggio al mio Re. Quindi andai alla città di Château-Chinon, dove giunsi circa a mezzogiorno. Alloggiai in un albergo. Dopo pranzo, andai dal mio Re, che era al Castello. Quando entrai nella camera del Re, lo riconobbi tra gli altri, su indicazione della voce che lo rivelò. Gli dissi che volevo andare in guerra contro gli Inglesi)
JEAN BEAUPÈRE. – Cette fois où la voix vous montra votre Roi, y avait-il en cet endroit quelque lumière ?
(Quando la voce vi mostrò il vostro Re, c’era una qualche luce lì intorno ?)
JEANNE. – Passez outre.
(Andate oltre)
JEAN BEAUPÈRE. – Vîtes-vous quelque ange au-dessus de votre Roi ?
(Avete visto qualche angelo sul vostro Re ?)
JEANNE. – Pardonnez-moi. Passez outre.
(Perdonatemi, ma dovete passare ad altra domanda)
JEAN BEAUPÈRE. – Votre Roi eut-il des révélations ?
(Il vostro Re ha avuto delle rivelazioni ?)
JEANNE. – Avant que mon Roi me mît à l’oeuvre, il eut plusieurs apparitions et belles révélations. (Prima che il mio Re mi mettesse alla prova, aveva avuto molte belle rivelazioni)
JEAN BEAUPÈRE. – Quelles apparitions et révélations eut votre Roi?
(Quali sono queste rivelazioni del vostro Re?)
JEANNE. – Je ne vous le dirai point. Vous n’aurez pas encore réponse. Mais envoyez vers le Roi, et il vous le dira.
(Io non ve lo dirò, e su questo non avrete risposta. Ma chiedetelo al Re, e lui ve lo dirà)
(Nota 4 – L’accusa continua inopinatamente a pretendere che Jeanne si autoaccusi!)
JEAN BEAUPÈRE. – Pourquoi votre Roi vous a-t-il reçue ?
(Perché il vostro Re vi ha ricevuta ?)
JEANNE. – La voix m’avait promis que mon Roi me recevrait assez tôt après que je serais venue vers lui. Ceux de mon parti connurent bien que la voix m’était envoyée de par Dieu, et virent et connurent cette voix, je le sais bien. Mon Roi et plusieurs autres ouïrent et virent les voix qui venaient à moi. Il y avait présents Charles de Bourbon, et deux ou trois autres.
(La voce mi aveva detto che il mio Re mi avrebbe ricevuta, appena io mi fossi recata da lui. Quelli del mio partito capirono subito che la voce veniva da Dio, videro (sic!) e riconobbero questa voce, questo lo so per certo. Il mio Re molti altri sentirono e videro (!) le voci che venivano a me. C’era Charles de Bourbon, e altre due o tre persone)
JEAN BEAUPÈRE. – Entendez-vous souvent cette voix ?
(Sentite spesso questa voce ?)
JEANNE. – II n’est jour que je ne l’entende, et même j’en ai bien besoin.
(Non passa giorno senza che io odi la voce, e su mia richiesta)
JEAN BEAUPÈRE. – Que lui avez-vous demandé ?
(Cosa avete chiesto alla voce ?)
JEANNE. – Oncques n’ai requis à cette voix autre récompense finale, fors le salut de mon âme. (Nient’altro che la salvezza della mia anima)
JEAN BEAUPÈRE. – Qu’avez-vous fait devant Paris ?
(Cosa avete fatto davanti a Parigi ?)
JEANNE. – La voix me dit de demeurer en la ville de Saint-Denis en France. Et je voulais y demeurer. Mais, contre ma volonté, les seigneurs m’emmenèrent. Si toutefois je n’eusse été blessée, je n’en fusse point partie. Mais je fus blessée dedans les fossés de Paris, comme j’y étais arrivée de ladite ville de Saint-Denis. Mais en cinq jours je me trouvai guérie. Et je fis faire une escarmouche devant Paris.
(La voce mi disse di stare a Saint-Denis, in Francia. E lì io volevo restare. Ma i signori mi condussero contro la mia volontà. Ma non mi sarei mossa, se non fossi stata ferita. Ma fui ferita nei fossati intorno a Parigi, appena ero arrivata alla predetta città di Saint-Denis. Ma guarii in cinque giorni. E allora dissi di fare una scaramuccia davanti a Parigi)
JEAN BEAUPÈRE. – Était-ce jour de fête ?
(Era un giorno di festa ?)
JEANNE. – Je crois bien que c’était jour de fête.
(Certo che lo era)
JEAN BEAUPÈRE. – Cela était-il bien de faire assaut un jour de fête ?
(Era il caso di condurre un assalto in un giorno di festa ?)
(Nota 5 – L’accusa pretende di trasformazione in reato una scelta di tattica militare!)
JEANNE. – Passez outre.
(Andate avanti)
Fine Quarta parte (Continua)